Ceux qui croient que le sigisbée est un amant sont dans une grande erreur : il est l'ami commode de la femme, quelquefois l'espion du mari, mais il ne couche point, et c'est sans doute, de tous les rôles, le plus plat à jouer en Italie.
Les Italiens, par ailleurs sévères et jaloux, sont ici l'exemple des maris débonnaires ; toutes les dames ont leurs sigisbées. C'est ainsi qu'on appelle l'ami du cœur du mari, qui se donne dans le public pour soupirant de la femme.
Il était d'ailleurs le sigisbée, ou plutôt le complaisant de madame la comtesse de Boufflers, très-amie elle-même de d'Alembert ; et le chevalier de Lorenzy n'avait d'existence et ne pensait que par elle.