On se précipitait avec ardeur vers les jouissances matérielles : […]. Les hommes utiles et modestes vivaient dans l'oubli, tandis que les histrions et les courtisanes attiraient les regards.
Mais le seul nom qui ait été sauvé de l'oubli, dans la poésie profane, est celui de ce médiocre rimeur de Mathieu-le-Juif, d'Arras, qui vivait au XIIIe siècle […].
Ne me sachez pas mauvais gré d'avoir manqué au rendez-vous, c'est un oubli, ce n'est qu'un oubli.
L'oubli est un animal sauvage, furtif, incontrôlable et invisible, il ne se commande ni ne s'apprivoise, il efface ses traces et n'en fait qu'à sa tête. La mémoire se travaille, s'exerce, des professionnels gagnent leur vie en vous aidant à la conserver, à en alentir la perte. [...] Mais l'oubli? Qui choisit les souvenirs qui bientôt vous feront défaut? Qui vous impose de vous rappeler ce qui vous encombre?