Tandis que la langue française se formait laborieusement des débris de la langue latine […] l'Orient, ce vieux monde, berceau du nôtre, continuait de rouler dans son lointain orbite […] , La Littérature française dans ses rapports avec les littératures étrangères au Moyen Âge, tome 1, Revue des Deux Mondes, 1833}}
L'action des forces d'attraction des grandes langues est cumulative ; elle se poursuit, comme dans la chute des corps, avec une accélération constante. Plus les grandes langues prévaudront sur les petites, moins on sera tenté d'écrire ou de traduire dans ces dernières, moins on sera tenté de les apprendre avec soin et précision. }}
Je me décide à leur parler allemand : pour qu'ils comprennent mieux, j'emploie mon haut allemand le plus clair, la langue officielle des théâtres de Meiningen et de Weimar, le hanovrien saccadé des auteurs juifs qui déclament les traductions de Verlaine. , Retour d'Alsace - Août 1914, 1916}}
L'un était […] probablement silencieux par ordre ; l'autre, gêné de trouver Mikkelsen et Münck parlant sa langue, était d'une loquacité un peu déconcertante. , Dans la mer du Groenland, 1928}}
Quoi qu'on fasse, la langue, pour l'immense majorité de ceux qui l'utilisent est un instrument véhiculaire qui favorise les rapports sociaux, les échanges mercantiles.
On n'écoute jamais assez la langue. Elle est pourtant très éloquente, toujours. De ce que disent ceux qui l'emploient, et de ce qu'ils veulent, et de ce qu'ils pensent, et de la famille d'esprits à laquelle ils appartiennent, elle nous apprend bien davantage, en général, qu'eux ne se soucient de nous en faire savoir, et même qu'ils n'en savent eux-mêmes, bien souvent. , La Grande Déculturation, Paris, Fayard, 2008}}
Imposer sa langue, c'est imposer sa pensée. }}