Du fait de leur grande mobilité et de leur type d'habitat (souvent en caravane), les Tsiganes sont exclus des prestations et de la sécurité sociales, et généralement désavantagés dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, de la santé, du logement et de la participation à la vie publique.
Le cas des Tsiganes entre tout à fait dans ce processus, dans la mesure où un ensemble assez disparate de populations migrantes et provenant d'Europe orientale, du Proche et du Moyen-Orient a été retravaillé par les discours collectifs et constitué en un seul type social […], qui a servi de repoussoir à des processus sociaux occidentaux, notamment l'encadrement spatial des populations dominées. La détestation générale (et parfois criminelle) dont les Tsiganes font l'objet est tristement révélatrice de l'ampleur de l'intériorisation de la norme de la spatialisation du social sous la forme de l'« habiter ».